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Les notes de Logan.

Notes, page 6.

C'est ainsi, au petit matin, que nous sommes partis de Dxun. Il pleuvait, comme la veille en arrivant. Je pensais que nous pourrions nous ravitailler à Dxun, mais ce n'a pas été le cas. Nous allons être à court de nourriture et d'argent.

Nous sommes partis en direction du nord ouest pour un long voyage. Yirrionne m'a dit où se trouvait le reste de mon ancien groupe. Ils sont les seuls à savoir où je pourrais la trouver. D'ailleurs, je me demande si cette course pour la retrouver en vaut vraiment la peine. Je sais que je ne pourrais pas survivre sans elle, mais dans ma quête j'entraîne beaucoup de personnes vers l'au-delà. D'abord, Kaeg et maintenant Laïla. De plus, je ne sais pas si j'arriverai à aider Yirrionne. En tout cas, la compagnie a gardé le silence tout aujourd'hui. Je ne sais pas quand je pourrai réécrire. Je vais essayer de leur faire comprendre que perdre des compagnons fait aussi partie de la vie d'aventurier.

Cela fait maintenant trente jours que nous marchons vers le nord ouest. Nous nous éloignons de plus en plus de la capitale et l'influence de l'empereur ce fait de moins en moins sentir. Les seules personnes que nous avons croisées étaient de jeunes conscrits qui partaient pour le front, sans grande joie visiblement.

Yirrionne a trouvé un joli moyen de financer notre voyage, elle propose ses talents de barde contre un repas. Nous parlons beaucoup avec les villageois et les fermiers. Ils ne se sentent pas vraiment concernés par la guerre et les problèmes de l'empire.

Une route Une longue route, menant aux frontières de l'empire, ce n'était clairement pas fait pour plaire à Yirrionne.
Image: dan / FreeDigitalPhotos.net

Ce matin, le fermier chez qui nous avons passé la nuit a eu une phrase assez assassine à ce sujet. Il ne voit pas pourquoi il aiderait des gens qui ne viendraient de toute façon jamais l'aider. Je suis assez d'accord, les seigneurs de ces provinces n'apparaissant que très rarement à la cour, ils ne reçoivent aucune aide quand leurs récoltes sont réduites à néants ou des monstres menacent leurs terres.

Yirrionne vit mal la perte de son mari. Elle n'en laisse rien transparaître, mais la nuit, quand elle est dans sa tente, je l'entends pleurer. J'ai essayé de lui parler, mais elle évite le sujet à chaque fois. Je sens aussi qu'elle veut parler de ce que je cherche. Elle a peur de ma réaction. Elle sait quelque chose de désagréable que je vais sûrement découvrir bientôt.

Le groupe a l'air de s'être remis de la disparition de leur amie. Je ne pense pas qu'ils réalisent vraiment ce qui s'est passé dans cet asile et quelle créature horrible a consumé l'âme de Laïla.

Nous y voilà, après quarante-quatre jours de voyage. Les terres du seigneur Braton s'étendent devant nous. Nous sommes à l'extrême ouest de l'empire. La dernière terre civilisée avant les immenses forêts de conifères qui bordent les Monts de l'Inconnu. Je me suis renseigné sur le seigneur de ces terres. Il y a environ deux cents ans de ça, lors d'une bataille militaire, un ancêtre de l'actuel sauva la vie d'un cousin de l'empereur. Il devint un héros. L'empereur, pour remercier ce dernier et sûrement aussi pour se séparer d'un homme populaire pas forcément en accord avec ses idées, lui offrit ces terres et un lot de petites gens. Contre toute attente, la famille Braton arriva à fonder un village et à le maintenir. De nos jours, rare sont les marchands à emprunter cette route. Je pense que dans une heure nous verrons les fumées s'élever au-dessus de ce village et enfin je pourrais savoir où mon ancienne compagnie a laissé ce que je cherche.