Chère petite famille,
Nous avons laissé Solaris pour la capitale. En effet, les membres du conseil voulaient nous interroger sur ce que nous avons vu dans le temple de cité d’argent. La route s’est très bien passée. Ca a été l’occasion de prendre un peu de recul sur ce que je vis. C’est très étrange, je ne suis pas courageuse. Mais je prends beaucoup de risques, voire de plus en plus. Alors oui, je suis bien rémunérée, et jusqu’à maintenant, il ne m’est rien arrivé. J’ai même l’impression de perdre un peu pied. Je ne sais pas si je trouverai un équilibre ou saurai arrêter à temps. Des fois, la sérénité de la vie des champs me manque. Je ne pensais jamais écrire cela.
Sinon, la capitale n’a pas changé. Il y a beaucoup de monde et d’opportunité pour ma carrière d’artiste. Mais nous n’y sommes pas restés longtemps. Tout a été très vite. Nous avons revu notre commanditaire, puis nous nous sommes installés dans une jolie maison qu’il met à notre disposition, mais très rapidement, nous avons été convoqués par le conseil. C’est assez incroyable quand j’y pense. J’avais du mal à y croire, mais nous nous sommes bien retrouvés devant le conseil.
La salle était impressionnante, les membres tous très impressionnants et éloquents. J’ai donc décrit ce que nous avions vu et répondu à leurs questions. Je ne sais pas si j’ai répondu à leur attente. J’ai eu l’impression de les décevoir et être réprimandée. Mais c’est difficile à dire, mes émotions étaient intenses à ce moment. Enfin, ils ont conclu que nous devions retrouver le sceptre que nous avons vu. Mais ce ne sera pas une chose facile. Ils nous ont donc conseillés, pour ne pas dire demander, de retrouver Winifreddie, membre du conseil en charge du maintien des contacts avec la nature. Mais personne ne sait vraiment où elle est en ce moment. La piste que l’on nous a donnée est d’entrer en contact avec Orill, la capitaine des rangers, actuellement stationnés à l’est de la capitale.
Ainsi, dans la foulée, nous avons quitté Travercraig pour Aurinesse et sa forêt à l’est. Deux membres du conseil sont venues avec nous. Il s’agit des responsables des renseignements intérieurs et extérieurs. Elles sont très complices et presque charmantes. Mais je me doute que, vues leurs attributions, elles sont particulièrement dangereuses. Je m’en méfie donc un peu.
Les paysages sont différents de ceux de mon enfance, mais ont eux aussi une certaine beauté contemplative. Mais cette poésie fut de courte durée. Très rapidement, nous avons entendu une corne de burne au loin avant de retrouver encerclés par des morts-vivants. Il y en avait peut-être une vingtaine, certains étaient immenses. Nous n’avons pas eu d’autre choix que nous battre. Ekna est celui qui a fait front avec le plus de courage et d’endurance, mais il y aura gagné quelques vilaines cicatrices, je pense. Après plusieurs minutes, les échos de corne de brune de se sont rapprochés et des rangers montés sont arrivés pour nous sortir de cette nasse.
Il nous aura fallu quelques minutes pour reprendre nos esprits. Pansant nos plaies, nous avons commencé à discuter avec les rangers. Leur cheffe était bien Orill qui a accepté de nous indiquer la direction dans laquelle nous pourrions trouver Winifreddie ainsi que de nous laisser une un bout de sa tunique avec son odeur. En effet, la tente de Winifreddie serait défendue par des animaux féroces, mais qui devraient reconnaître Orill comme une amie. Nous nous sommes mis en route assez rapidement, car nous devions pouvoir rejoindre Winifreddie avant la nuit.
Après plusieurs heures de marche nous sommes arrivés au pied d’un très grand chêne, gardé par de très grands chiens. Ils ont reniflé le bout de tissu et nous ont laissés approcher. Une fois à quelques mètres de l’arbre, une immense échelle est descendue. Nous sommes donc montés pour trouver un joli chalet habité par une druidesse assez âgée. Comme demandé par le conseil, nous lui avons expliqué nos péripéties et demander ce qu’elle en pensait. Elle nous a confirmé que la magie en jeu était très puissante, mais elle ne nous en a pas appris plus. Elle n’avait qu’un vague souvenir du temple de la cité d’argent et ne nous en a pas vraiment appris plus sur sceptre. Il serait capable de contrôler les arbres un peu comme des golems. Nous nous en étions rendu compte. Nous avons donc passé la nuit chez elle, j’en profite d’ailleurs pour vous écrire.
Le lendemain, au réveil, un oiseau est arrivé sur le rebord d’une fenêtre avec un courrier de notre commanditaire. Il nous demande de nous rendre le plus vite possible à Bergeyonne pour explorer un nouveau temple appelé le temple pétrifié. Nous sommes donc partis sur le champ. Nous nous sommes ravitaillés à Aurinesse et avons dormi à l’auberge de la voie sacrée. Demain, nous nous mettrons en route pour Bergeyonne.
Embrassez ma sœur et mes frères.
Votre Aldéia.